Toyi toyi
Hamid Ben Mahi
tue 04 Oct 2016
Hamid Ben Mahi
De la rencontre improbable entre une compagnie bordelaise et une compagnie sud-africaine est née Toyi Toyi, du nom de la danse et des chants virulents pratiqués par les foules sud-africaines pendant l’apartheid. Les quatre danseurs, trois destins liés à l’apartheid et un à l’immigration, révèlent, à travers la danse et la parole, l’énergie puissante du peuple en lutte et la force prodigieuse du corps collectif. Mêlant hip-hop, pentsula et gumboot, images vidéo et témoignages, cette création est un cri de rébellion aussi bien qu’un cri de joie.
« Sans les chants et le Toyi Toyi, la lutte en Afrique du Sud aurait été beaucoup plus longue et sanglante, et n’aurait peut-être pas réussi à vaincre l’apartheid »
Nelson Mandela et Desmund Tutu
DANS LA PRESSE
Venir d’ailleurs. La piece du chorégraphe Hamid Ben Mahi, originaire de Bordeaux et fondateur de la compagnie Hors Serie trouve ici parfaitement sa place dans la thématique du festival, proposé par Héla Fattoumi et Eric Lamoureux. En effet de manière générale ses travaux abordent directement la question identitaire, le fait de venir d’ailleurs et de devoir s’intégrer, trouver sa place dans la vie comme sur le plateau.
Quatre danseurs, un chorégraphe. Pour cette création, le chorégraphe bordelais travaille avec trois danseurs d’Afrique du sud, de la compagnie Via Katlehong et un de ses danseurs originaire de Martinique. Ils évoluent sur scène tous les quatre prenant parfois la parole. Témoignages et anecdotes permettent au public de comprendre qui ils sont et d’où ils viennent.
Décor hétéroclite. Ils évoluent dans « un décor fait de bric et de broc » qui, comme le rappelle Hamid Ben Mahi, est un clin d’œil a la philosophie de la culture hip-hop, qui consiste à réutiliser des choses qui existent déjà. Ces matières recyclées permettent la construction de tshak, cabanes en métal propres aux bidonvilles d’Afrique du sud, et donnent naissance à des instruments de musique.
Danse de la manifestation. Entre danses de la rue et danses de la mine, hip-hop, gumboots et pantsula se mélangent, au gré de la musique et des percussions des danseurs dans cette « danse de la manifestation » (ce que signifie Toyi Toyi). « Les danseurs sont comme les porte-parole » des habitants des townships ces quartiers pauvres et réservés aux « non-blancs, qui ont été marqués par l’apartheid. Dans ses spectacles Hamid Ben Mahi est donc là pour « emmener la parole sur scène à travers la danse ». La voix même du danseur est d’une importance primordiale sur scène. Bien souvent, la danse est mêlée à la parole des danseurs qui évoluent sur le plateau. Par la même occasion, comme un effet miroir, ces récits font écho et amènent le public à réfléchir sur lui-même, son histoire et l’emmènent ailleurs le temps d’une danse.
Ouest France – février 2015
Cie Hors Série - direction artistique et chorégraphie Hamid Ben Mahi - avec Steven Mpiyakhe Faleni, Frédéric Faula, Buru Mohlabane, Vusi Mdoyi - création son Sébastien Lamy - création vidéo Christophe Waksmann - Architecte accompagnant à la scénographie Christophe Hutin - Construction du décor Elvis Artur - ©Laurent Philippe