Brigitte
sam 30 janv 2016
La veine d’un disco chaloupé
Quel est le chemin le plus court entre une page Myspace et les Victoires de la musique ? En unissant leurs voix, Sylvie Hoarau et Aurélie Saada ont trouvé le sésame, sous le nom commun de Brigitte. Battez-vous, La Vengeance d’une Louve, la reprise langoureuse du célèbre Ma Benz de NTM : avec des titres bien trempés qui s’incrustent dans la mémoire, le premier album de Brigitte, Et vous, tu m’aimes ?, s’est vendu à plus de 200.000 exemplaires. Succès réitéré avec un nouvel opus, A bouche que veux-tu, aux ambiances insouciantes, sur des musiques dansantes et sensuelles où l’on retrouve en concert la veine d’un disco chaloupé, à travers des compositions colorées qui évoquent Minnie Riperton, Diana Ross ou encore Donna Summer.
DANS LA PRESSE
Et Brigitte vit double. Le duo formé d’Aurélie Saada et Sylvie Hoarau revient avec un second album et un look de jumelles disco et sexy. En 2011, avec leur premier album puis une très longue tournée, leur succès avait réconforté de nombreux artistes. La chanson populaire de qualité était donc encore en vie. Pour ce nouvel opus, les Brigitte ont tout et rien changé à la fois. Musicalement, A bouche que veux-tu est plus positif, dansant et varié. Mais finalement le propos est le même et porte sur la féminité et ses différentes réalités.
« Pour le premier album, on s’était créé deux personnages, raconte Aurélie Saada. On avait choisi de faire une sorte de duo duel. Mais finalement ça nous enfermait dans quelque chose et ça faisait ressortir des clichés sexistes. Les journalistes nous demandaient « laquelle est la plus câline? », « laquelle est la plus autoritaire? » et enfin la question la plus idiote: « Laquelle est la plus féminine? » Tout ça allait à l’encontre de ce qu’on voulait dire. »
Est alors venue l’idée des jumelles. « Déjà, la gémellité est un truc étrange qui nous intéresse, explique Sylvie Hoarau. Et puis on enfonce le clou du prénom féminin singulier derrière lequel se cachent toutes sortes de femmes. » Féministes malgré elles (même si elles n’aiment pas le mot), les Brigitte veulent « incarner des figures féminines différentes pour sortir des clichés. On chante les voix de différentes femmes sans porter de jugement et uniquement parce qu’à un moment ça nous a semblé intéressant, ou amusant, ou touchant. »
Des musiques féminines plurielles
Les femmes combatives, amoureuses, blessées ou joueuses du premier album ont laissé place à des Brigitte plus insouciantes. « Mais en apparence seulement, explique Aurélie. Les musiques sont plus dansantes et sensuelles, c’est vrai, mais on exprime aussi des choses profondes. »
La gageure est largement relevée grâce à des chansons toujours aussi bien écrites mais également beaucoup plus riche musicalement. Productrice de leur album et co-réalisatrices, Aurélie et Sylvie ont choisi « de mettre les sous là où on pensait que c’était important de les mettre. » A savoir, notamment, dans des sections de cuivres et de cordes, des vraies, pas des nappes de synthé pourries. « On voulait des musiques plus longues et moins formatées. On a beaucoup dansé sur les musiques magiques de Diana Ross, Donna Summer ou Michael Jackson. On adore ces harmonies riches, comme dans un péplum. »
Après leur rituel « agréable et réconfortant » de composition à quatre mains avec un thé et un feu de cheminée, les Brigitte se sont donc retrouvées à diriger les musiciens classiques. « Ils étaient très investis, c’était hyper émouvant de les entendre jouer nos musiques composées à la voix. »
20 minutes, novembre 2014
chant Sylvie Hoarau , Aurélie Saada - batterie Grégory Maume - basse Benoît Julliard - guitare Grégoire Mahe - claviers Jean Max Méry
samedi 30 janvier à 20h30
à partir de 12 ans