Richard III
William Shakespeare, Jean Lambert-wild
mar 24 mai – jeu 26 mai 2016
William Shakespeare, Jean Lambert-wild
dans le cadre de Théâtre & Politique
Insomnie shakespearienne
Ce sera un Richard III à nul autre pareil. Plus qu’une simple adaptation, une transposition dans l’univers si singulier de Jean Lambert-wild, qui ne craint pas de mêler scène et technologies, et où l’illusion et la magie tiennent une place importante. Dans cette « autobiographie fantasmée » dont il joue le « clown », Lambert-wild s’apprête donc à incarner le héros shakespearien, comme reclus dans la cellule de ses pensées. À ses côtés, un double féminin (Élodie Bordas), magicienne de chair et d’images projetées (grâce à un logiciel d’animation) sera pourvoyeuse de spectres protéiformes. Les dessins de Stéphane Blanquet, les sons électro- acoustiques de Jean-Luc Therminarias, peupleront eux aussi cette insomnie théâtrale nourrie de fureur poétique.
- durée estimée du spectacle : 2h
LA PRESSE EST UNANIME
« Dans une jubilatoire machine à jouer, la truculente scénographie de Stéphane Blanquet et Jean Lambert-wild offre un écrin magique à deux comédiens éblouissants. » - Catherine Robert - La Terrasse « Fascinant et envoûtant, magique et rare, un Shakespeare qui fera date tant il est époustouflant.» - Aurore Chery – Rue du théâtre « L’humour est une composante essentielle de ce Richard III. Cette drôlerie est juste, inscrite au cœur de la tragédie de Shakespeare […] Quant au décor, il est somptueux. Il emporte immédiatement le spectateur dans une fantasmagorie inquiétante autant que merveilleuse. » - Muriel Mingau – Le Populaire
« Le Royaume est un cirque. Richard III est un clown sanguinaire. En pyjama rayé, le visage blanc, Jean Lambert-wild déploie le décor magnifique de Stéphane Blanquet. […] Après un magistral Godot, Jean Lambert-wild crée une version féérique de Richard III dans une ambiance de fête foraine. Il est accompagné par Elodie Bordas, actrice que l’on découvre pour la première fois en France. C’est la très belle surprise de ce spectacle ». - Stéphane Capron – Sceneweb
« Ce théâtre accueillant pour tous, proche des gens et sans démagogie, modeste dans son propos mais ambitieux dans son faire, réconcilie et apaise. » - Philippe Person – Froggy’s Delight
NOTE D’INTENTION
« Me in front of me » : un clown, alité, face à son propre reflet, face à un double féminin qui se métamorphose, lui renvoyant l’image de son identité diffractée en une multitude d’autres sur les murs de sa cellule. Son double, tant sœur jumelle qu’adversaire, convoque pour son bénéfice une fête foraine, une multitude de spectres. Elle a plus d’un tour dans son sac, et elle brandit des fantômes protéiformes, à la texture tant incarnée qu’immatérielle, déroutante. Ces fantoches s’animent, parlent ; ils deviennent une humanité entière, une humanité réelle autant que fantasmée. C’est qu’ensemble ils ont pour objectif de construire leur propre Richard III.
Ce clown, dont on ne connaît pas l’identité mais qui se plait à se penser en Richard III lui-même, en est possédé par les traits de caractère. Il fait montre de la même volonté infaillible, la même cruauté, motivée par une implacable loyauté envers lui-même et qui s’accompagne aussi d’une douloureuse culpabilité qui le poursuit jusque dans sa cellule. Elle se manifeste sous la forme peu ragoûtante d’une carcasse de cheval encore sanguinolente qui se rappelle à son humanité comme toutes ces vies qu’il a ôtées. « Un cheval, mon royaume pour un cheval ! » s’écrie le Richard III de Shakespeare quelques minutes avant d’être tué par son rival. Ici, le cheval est putrescent comme le royaume qu’il a conquis par la mort, presque malgré lui, et il engloutit notre homme sous son poids mortifère. Revêtu de ce cadavre, ce prisonnier finit écrasé, très littéralement, par sa folie, abandonnant à sa jumelle le fardeau de son corps massacré.
Et surtout, la laissant seule face à elle-même : « Me in front of me ».
d’après William Shakespeare - création Jean Lambert-wild, Élodie Bordas, Jean-Luc Therminarias, Lorenzo Malaguerra, Stéphane Blanquet - avec Élodie Bordas, Jean Lambert-wild - musique Jean-Luc Therminarias - scénographie Stéphane Blanquet, Jean Lambert-wild - traduction, adaptation Jean Lambert-wild, Gérard Garutti - lumière Renaud Lagier - costumes Annick Serret-Amirat - direction technique Claire Seguin - régie audiovisuelle Alban Van Wassenhoven, Frédéric Maire - régie son Christophe Farion // FUTURE PERFECT : directeur artistique, fondateur Wayne Ashley - coordinatrice de projet Lisa Reynolds - conseiller technique logiciel TouchDesigner Barry Threw - directeur technique système animation Pipeline et Riggin Raffaele Scaduto-Mendola // avec la participation de l’University of Texas d’Austin et de Fusebox