Barons perchés
Mathurin Bolze
mer 08 févr – mer 01 mars 2017
Mathurin Bolze
Cabane renversée au plancher vertical et au sol en toile de trampoline, la baraque à rêves de Barons perchés dessine l’espace physique et mental habité par les acrobates Mathurin Bolze et Karim Messaoudi. Dans cette scénographie de bric et de broc magnifiquement vivante, lampes, loupiottes et lampadaires appellent les images d’autres espaces et, défiant les lois de la pesanteur, les plantes vertes poussent tête en bas. Dans une joyeuse et mélancolique exploration de cette bicoque ensommeillée (depuis le spectacle Fenêtres en 2002), les présences se font écho, corps double pour personnage errant et solitaire, en proie aux doutes et à la folie.
« Son nocturne compagnon n’était autre que lui-même » Dostoïevski
DANS LA PRESSE
« Avec son spectacle Barons perchés, Mathurin Bolze nous convie à suivre le deuxième volet de l’histoire commencée avec Fenêtres et son personnage Bachir. A l’instar de Côme, fils aîné du baron Laverse Rondeau, du conte d’Italo Calvino, notre personnage s’évade de la médiocrité de vies attachées à la loi d’une gravitation qui se voudrait universelle, faisant la démonstration de l’exercice plein de la liberté.
Le cadre scénique se compose d’une cabane en bois, façade ajourée de larges baies, côtés aux nombreuses issues, portes, fenêtres, volets, trappes… la plus grande partie du sol est occupée par un trampoline. Bachir entre, de retour de voyage sans doute, renoue avec l’univers familier de sa maison, enlevant les draps qui ont protégé les meubles durant son absence. L’éclairage sobre, semble émaner simplement des diverses lampes, tandis qu’une radio égrène ses mots et ses musiques, situant le lieu dans un paysage urbain, vraisemblablement oriental, avec, au cours de l’histoire, lointaine, la chanson grecque à propos d’un amour perdu Gulbahar…
Le solitaire se voit rejoint par son double, ombre qui épouse ses gestes, les copie, les décale, s’échappe parfois, hors de contrôle, à l’instar de l’ombre d’un Peter Pan. Chutes, bondissements, voltes, vrilles, sauts, les figures gymniques deviennent danse aérienne, acrobatique poésie où les murs sont pris d’assaut, où le vertige se fait ivresse… Fluidité des gestes, des corps, qui accorde une dimension onirique au quotidien. Le cirque ici est théâtre, danse, accompagné par un jeu de lumières et de sons d’une sensible délicatesse. Bachir, héros récurrent ? En espérant un nouveau voyage en apesanteur… »
Maryvonne Colombani, Journal Zibeline, janvier 2016
Compagnie les mains les pieds et la tête aussi - conception Mathurin Bolze - de et avec Mathurin Bolze, Karim Messaoudi - scénographie Goury - dispositif lumière Christian Dubet - création lumière Jérémie Cusenier - création sonore Jérôme Fèvre - régie son Frédéric Marolleau - régie plateau / lumière Nicolas Julliand - coordination artistique Marion Floras - ©Christophe Raynaud De Lage