Gala
Jérôme Bel
mar 13 oct 2015
Jérôme Bel
Le bal des singularités
Après The Show must go on et Cour d’honneur (conçu pour le Festival d’Avignon en 2013), l’inégalable Jérôme Bel réunit une vingtaine de personnes, en un groupe qui mêle professionnels et amateurs (enfants, adolescents, retraités, handicapés…) dans une forme qui rappelle joyeusement le gala de fin d’année. Loin d’une quête de virtuosité ou d’excellence, mais faisant appel aux outils et à l’imaginaire des participants, Gala questionne la « culture du spectacle » en offrant « une représentation la plus large possible des corps. » Une utopie égalitaire, au fond, qui met en jeu la mise en valeur des singularités et le partage des savoirs. Un foisonnement où chacun a enfin sa place.
- durée estimée du spectacle : 1h15
JÉRÔME BEL DANS LA PRESSE
- France Culture - interview dans La dispute
- Presse écrite/web
Impossible de résister à cette guirlande de gens qui ont décidé de s’éclater en se livrant corps et âme tels qu’ils sont. Quelques minutes suffisent pour que l’on se sente proche de tous. Effet miroir garanti d’un dispositif qui rend captif. Empathie et sympathie font le capital de ce Gala très humain. (Rosita Boisseau pour Le Monde)
Jérôme Bel sait formidablement déjouer les attentes, les codes, les normes. Une fois de plus, il signe une proposition originale, décalée, décapante, très drôle et infiniment touchante. Gala est une pièce emblématique de son geste si singulier et inclassable, tellement libre et humain, joyeusement émancipateur. (Christophe Candoni pour toutelaculture.com)
Gala, une réussite magistrale tout à la fois drôle, touchante et frustrante. (Alban Orsini pour culturopoing.com)
NOTE D’INTENTION
Après Disabled Theater, pièce portée par une troupe d’acteurs handicapés mentaux et Cour d’honneur, mettant au centre de la scène un groupe de spectateurs, la nouvelle création de Jérôme Bel reprend la même question : comment faire entrer dans le champ de la représentation des individus et des corps qui en sont le plus souvent exclus ?
Comment utiliser toutes les ressources de cet appareil unique, le théâtre – avec ses codes, ses lieux, ses genres, ses professionnels – pour élargir le périmètre de ce qu’il peut montrer, et en (re)faire un outil démocratique dont chacun puisse se saisir à partir de son désir de danse, de chant, de spectacle ?
Marqué par l’expérience des Ateliers danse et voix, menés avec des amateurs dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, Jérôme Bel a cherché à poser un cadre suffisamment souple pour pouvoir voyager, déployer une grande variété de formes, accueillir des amateurs de tous horizons et permettre qu’ils l’investissent et se le réapproprient. Pour cela, il est parti du plus « commun » de l’expérience théâtrale : le gala, ce moment festif et collectif, renvoyant aussi bien aux spectacles de fin d’année qu’aux pièces d’amateurs.
Il l’a détourné afin de parcourir des styles, des fragments d’histoire, et dresser l’inventaire d’une danse « sans qualités », révélant autant de rapports singuliers au mouvement et à la voix.
Qu’est-ce qui fait que l’on danse ? Comment regarder une danse parfois fragile, précaire, tout en évacuant la notion de jugement, de « bien fait », de « mal fait » ? Le résultat est un gala troué, rapiécé, traversé par des moments réflexifs, des galeries de portraits. Mélangeant professionnels et amateurs, n’hésitant pas à « rater encore », à « rater mieux », Gala sillonne les théâtres comme un « miroir qui se promène le long d’une route », et renvoie chacun à la fabrique des sujets tout autant qu’à celle des regards.
conception Jérôme Bel - assisté de Maxime Kurvers - de et par (en alternance) Taous Abbas, Michèle Bargues, Ryo Bel, Coralie Bernard, La Bourette, Vassia Chavaroche, Houda Daoudi, Raphaëlle Delaunay, Diola Djiba, Shadé Djiba, Sheila Donovan, Nicole Dufaure, Nicolas Garsault, Stéphanie Gomez, Peggy Grelat-Dupont, Marie-Yolette Jura, Aldo Lee, Françoise Legardinier, Jude Letullier-Grelat, Magali Saby, Frédéric Seguette et Shuntaro Yoshida