Exposition Arts & Humanités
par les étudiants de l’École nationale supérieure d’arts Paris-Cergy
jeu 17 mars 2022
Arts & Humanités, pépinière de création avec les étudiants de l’École nationale supérieure d’arts Paris-Cergy !
Depuis 2021, le partenariat avec l’École nationale supérieure d’arts Paris-Cergy ( ENSAPC ) est devenu l’une des marques de fabrique du Festival Arts & Humanités. Cinq étudiants, sélectionnés dans le cadre d’un appel à projet lancé par Points communs et l’ENSAPC, créent une œuvre, de forme libre ( installation, performance, sculpture, vidéo, etc… ), en lien avec la programmation du festival et exposée à cette occasion entre les murs du Théâtre 95. Pour les y aider, le chorégraphe et artiste-chercheur brésilien Volmir Cordeiro se fait guide artistique. Sous son parrainage, les étudiants saisissent l’occasion d’approfondir la réflexion esthétique, émotionnelle et créatrice de leur œuvre et se projettent dans la rencontre à venir avec les publics.
De leur regard singulier, les jeunes artistes nous inviteront à partager leur vision du monde.
Vernissage de l’exposition
jeudi 17 mars à 18h - en entrée libre
Les œuvres
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De l’autre côté d’Amine Habki
Créer un pont d’une rive à l’autre… Dans son œuvre, Amine Habki questionne le sentiment d’ubiquité dans deux territoires : le Maroc et la France. Un sentiment inspirant le paradoxe de ne jamais se sentir entier, pleinement à sa place, où qu’on soit. Hybridant une esthétique inspirée de l’artisanat traditionnel marocain - comme la broderie - avec des créations contemporaines, De l’autre côté nous projette sur un bord de mer incarné par un tapis reliant deux installations murales représentant des silhouettes masculines oniriques. Une passerelle expressive et colorée entre deux mondes, entre deux histoires, entre souvenirs et réalités, entre Cergy et Casablanca. -
Peng Black Girls de Dana Cavigny
Une ode à l’amusement et à la légèreté d’être ! En écho au titre de la rappeuse britannique Enny – Peng Black Girls – Dana Cavigny s’empare de figures féminines noires festives pour nous parler de joie de vivre et casser les préjugés de violences. A la peinture et au pastel gras, elle dessine ces femmes sur des rideaux de théâtre suspendus dans le hall d’accueil pour l’occasion. Une œuvre interactive que les publics pourront toucher, bouger et déplacer à loisirs pour créer leur propre mouvement des corps. Un clin d’œil joyeux et intense à la programmation essentiellement féminine d’Arts & Humanités #4 ! -
Potager généalogique de Dione Villalobos
Avec Potager généalogique, Dione Villalobos interroge nos zones de tensions intimes. Venu du Costa Rica, Dione explore les conséquences des blessures coloniales inhérentes à son métissage qui se croisent avec son vécu en tant que personne queer. Mêlant folklore latino-américain et syncrétisme religieux, trois tableaux nous dévoilent une cartographie généalogique complexe d’un corps transitant entre deux continents, deux cultures, deux époques. Un potager fertile dont les fruits contemporains ne demandent qu’à nous surprendre ! -
Études pour cordes de Shumeng Li
L’harmonie peut-elle naître de la juxtaposition des disharmonies individuelles ? Quatre enceintes dans le hall du théâtre diffusent quatre instruments à cordes orientaux et occidentaux – guitare, mandoline, zhongruan et pipa – jouées de manière atypique à l’aide de branches d’arbres, d’un archet ou à la main. Une véritable immersion sonore dans le hall du théâtre où chaque son isolé interroge notre conception du « standard », de ce qui est beau ou acceptable pour nos oreilles. Mais une fois à l’unisson, que se passe-t-il ? De ce mélange des différences surgit peut-être une harmonie surprenante… Avec Études pour cordes, Shumeng Li pose la question de notre capacité à dépasser nos individualités discordantes et à les accepter pour vivre ensemble. -
Strange Fruit de gabriel Naghmouchi
Comment éplucher une figue de barbarie sans se piquer les doigts ? A travers ce simple geste traditionnel maghrébin, l’installation vidéo de Gabriel Naghmouchi nous plonge dans un récit, celui de l’héritage d’un savoir-faire, celui de la transmission d’un père à son fils. A l’écran, un geste et une voix pour nous donner à découvrir une technique ancestrale. Mais derrière l’anecdotique se cache aussi l’histoire d’un détournement, celui d’un fruit récolté dans la nature à l’origine, sans culture, qui devient aujourd’hui un produit commercial, privatisé, se diffusant en occident en oubliant les codes qui lui étaient liés. Le récit d’un fruit qui voyage de continent en continent, qu’on croit berbère ou indien ou américain… Un fruit étrange qui nous ramène à la colonisation des savoirs.