Dedans-dehors #2
François Verret
thu 05 Nov – sat 07 Nov 2015
François Verret
Atelier commun, forge d’expériences
Dans Rhapsodie démente (la saison passée à L’apostrophe), François Verret engageait, en chair et en os, la bataille « contre les forces d’abandon, de renoncement, de résignation, qui cherchent à nous posséder. » N’y a-t-il pas urgence, en effet, à « conjurer certains enfermements obsessionnels » et à déjouer « la langue de la marchandise qui forge certaines habitudes-réflexes » ? Le plateau de théâtre, que le chorégraphe perçoit comme « lieu d’exorcisme », viendra en temps utile distiller, tout au long d’un cycle de « formes-laboratoire » ce qui aura été éprouvé lors de dispositifs de rencontre et d’échange, notamment alimentés par des textes de Primo Levi, de Dürrenmatt et d’André Gorz. Un atelier commun, une forge d’expériences, pour inventer « d’autres manières de percevoir, ressentir, associer… »
FRANÇOIS VERRET, BIOGRAPHIE
Depuis plus de 30 ans, le chorégraphe François Verret (né en 1955) dédie temps, énergie, et passion à la création artistique. Pour lui, le spectacle est un art d’équipe et l’écoute y est primordiale. Il a toujours désiré partager avec d’autres l’expérience artistique qui y est liée, et créer les conditions de ce partage. Le processus de création lui est toujours apparu comme le lieu d’une aventure collective intense avec d’infinis dialogues, échanges et confrontations de points de vue. Construire ensemble fait partie de l’aventure, de la nécessité qui caractérise chacune de ses pièces.
De 1993 à 2000, il fonde et dirige les Laboratoires d’Aubervilliers. De 2000 à 2010, il a été artiste associé au Théâtre national de Bretagne à Rennes et a présenté notamment Ice en 2007 ou Sans retour, une œuvre inspirée du Moby Dick de Melville, à L’apostrophe.
Dans ses collaborations avec d’autres artistes on trouve tant des acteurs, Daniel Emilfork, Daniel Kenigsberg, Frédéric Leidgens, Alain Rigout… que des danseurs, performers et chorégraphes Anne Koren, Bernardo Montet, Mathilde Monnier, Jean-Christophe Paré, Francesca Lattuada, Claudia Triozzi, Marco Berrettini, des musiciens, Ghédalia Tazartes, Yumi Nara, Fred Frith, Jean-Pierre Drouet, des plasticiens Goury, Claudine Brahem, des éclairagistes, Rémi Nicolas, Christian Dubet, des circassiens Mathurin Bolze…. et tant d’autres encore.
Figure d’éternel contretype de la chorégraphie française, il se fait remarquer dès sa première création importante, Tabula rasa, en 1980. Une pièce qui déjà semait le trouble en même temps qu’elle lui valait la reconnaissance publique. Venu à la danse par affinité (avec Hideyuki Yano et Susan Buirge, notamment) davantage que par goût de la prouesse technique, François Verret a su poursuivre dans la durée un chemin consistant à ensemencer les champs d’expériences plutôt qu’à pratiquer la production intensive. Dans la constellation de danse de ces dernières années, les titres de ses spectacles brillent comme autant d’étoiles charbonneuses: il y est question de fin, d’éclipse, de chute, de secret, de folie et de nuit. Mais aussi de grands auteurs, Melville, Musil, Faulkner. Comme si l’artiste n’avait cessé de mettre en tourment les consciences, phrasant ses irruptions dans le bois noueux d’une part d’ombre dans laquelle il semble avoir taillé sa propre silhouette de pantin rebelle aux “ficelles” du spectacle.
François Verret a été artiste en résidence à L’apostrophe de 2005 à 2007. Il engage, à partir de 2014, un nouveau parcours de résidence à Cergy-Pontoise.
Création Compagnie FV - conception, chorégraphie François Verret - avec Charline Grand, Natacha Kouznzetsova, Chiharu Mamiya, Marc Sens, François Verret, Paul Poncet - scénographie Vincent Gadras - lumières Nicolas Barraud - costumes Laure Mahéo - vidéo Claire Roygnan - son Manu Léonard - production et administration La Magnanerie - Julie Comte-Gabillon, Victor Leclère, Anne Hermann