Les liaisons dangereuses
Pierre Choderlos de Laclos
mer 17 févr – ven 19 févr 2016
Pierre Choderlos de Laclos
Un érotisme de tête
Choderlos de Laclos a été l’homme d’un seul roman, mais quel roman ! Publié en 1782, mettant en jeu deux aristocrates libertins, Valmont (Vincent Pérez) et Mme de Merteuil (Dominique Blanc), Les Liaisons dangereuses fit scandale et ne fut longtemps considéré que comme une « œuvre licencieuse mineure », avant de passer enfin à la postérité. Sa forme épistolaire ne rebute pas Christine Letailleur, dont l’adaptation théâtrale, avec des acteurs d’exception, soumet à un rythme haletant un jeu de séduction qui, peu à peu, se révèle être celui d’une rivalité destructrice. Pour Christine Letailleur, déjà passée par Sade (avec La Philosophie dans le boudoir), « l’œuvre fait montre d’un érotisme de tête : chez le libertin, tout est dans l’art du langage. »
- durée estimée du spectacle : 2h45 (sans entracte)
NOTE D’INTENTION
« J’ai souhaité faire ressortir la théâtralité inhérente à l’œuvre. Bien que Les Liaisons dangereuses soient un roman épistolaire, compose en 175 lettres, l’œuvre est contaminée par le théâtre. Dès le début, les protagonistes nous sont présentés ainsi que les différents enjeux ; le cours des évènements suit une réelle progression digne d’une pièce de théâtre et avance à un rythme haletant, créant un suspens qui nous maintient en haleine jusqu’au bout. L’œuvre se clôt de manière forte, inattendue, faite de rebonds et aboutit a une réelle fin dramatique.
L’intrigue est astucieuse et très bien agencée. Construite en contrepoint, avec des parallélismes de situations, elle comprend, également, les récits des aventures libertines de Valmont et Merteuil mais aussi le récit de leur combat – combat qui nous apparait d’abord sous la forme d’un jeu de séduction et qui, peu à peu, se révèle être celui d’une rivalité destructrice.
Pour l’adaptation, j’ai choisi de suivre la fable en sa totalité, dans sa chronologie. Je travaille sur ses quatre parties en prenant en compte, les mouvements, les parallélismes de situations, les accélérations, les ressorts dramaturgiques et tout ce qui contribue à l’élaboration de l’action.
J’ai souhaité, en restant au plus proche de l’œuvre, en restaurer l’âme, tout en créant des scènes, des dialogues, des monologues et des tirades. Dans la mise en scène, je garde trace des lettres. Elles sont le véritable matériau dramaturgique, elles stimulent l’action, l’engendrent. Elles sont, à la fois, une arme mais aussi celles qui dévoilent, nous renseignent sur la psychologie des personnages, leurs tactiques etc. Ainsi, des lettres circulent, s’échangent a vue, en cachette ; une lettre est dérobée, une autre dictée, recopiée ou encore embrassée, jetée, déchirée… »
A PROPOS DES LIAISONS DANGEREUSES
Laclos commença à rédiger, vers 1778/79, son roman épistolaire qu’il intitula Le Danger des Liaisons mais qu’il publia, en 1782, sous le titre Les Liaisons dangereuses. Le roman fit scandale et provoqua un flot de commentaires. La marquise de Conflans aurait confié ≪ avoir fermé sa porte a Laclos ≫, avouant ≪ qu’elle aurait eu peur de se retrouver avec lui ≫ ! Restif de la Bretonne note, avec ironie, que ≪ des jeunes filles se prostituèrent pour obtenir une copie des Liaisons dangereuses après que leurs mères leur avaient interdit de lire le livre ≫. On a dit même que la reine, Marie-Antoinette, en gardait un exemplaire dans une reliure rendue discrètement anonyme…
Apres la mort de Laclos, le roman tombe dans l’oubli. Au XIXème siècle, il est rejeté par la critique littéraire qui le regarde comme ≪ une œuvre licencieuse mineure, produit douteux de la culture agonisante de l’Ancien régime ≫. A plusieurs reprises, il est poursuivi pour son immoralité, interdit a la vente et a la diffusion. Même si Baudelaire, Nerval, les Goncourt se repenchent sur le roman, il faudra attendre les années 1930 pour que Malraux et Gide le fassent redécouvrir. Aujourd’hui, l’ouvrage, qui retrace les manipulations et les perfidies de deux aristocrates libertins, est considère comme une œuvre majeure de la littérature française du XVIIIème siècle – l’un des plus grands et l’un des meilleurs romans de la langue française selon André Gide – il est largement diffusé et parait à la Pléiade en 1979.
texte Pierre Choderlos de Laclos - adaptation et mise en scène Christine Letailleur - avec Dominique Blanc, Vincent Pérez, Fanny Blondeau, Stéphanie Cosserat, Julie Duchaussoy, Manuel Garcie-Kilian, Karen Rencurel, Richard Sammut, Véronique Willemaers - scénographie Emmanuel Clolus, Christine Letailleur - lumières Philippe Berthomé en collaboration avec Stéphane Colin - costumes Thibaut Welchlin assisté d’Irène Bernaud - son Manu Léonard - maquillages Suzanne Pisteur - coiffures Clémence Magny - assistance à la mise en scène Stéphanie Cosserat - réalisation du décor Ateliers du Théâtre National de Strasbourg - réalisation des costumes Atelier Canezou (Paris), Ateliers du Théâtre National de Strasbourg - régie générale Karl-Emmanuel Le Bras - régie lumière Stéphane Colin, Stéphane Touche - régie son Bertrand Lechat, Yohann Gabillard - régie plateau Gwénolé Laurent - habillage Irène Barnaud - avec l’aide de toute l’équipe du TNB
mercredi 17 février à 20h30
jeudi 18 février à 19h30
vendredi 19 février à 20h30
à partir de 16 ans